La paie est un processus RH sensible qui nécessite de reposer sur une solution robuste. Depuis des décennies, l’efficacité des moteurs de paie dits « on premise » n’est plus à démontrer. En effet, chaque entreprise peut trouver la solution qui lui convient, associée au modèle de service correspondant à ses besoins.
Pourtant, depuis une quinzaine d’années, avec le Cloud, un vent nouveau souffle sur les RH et bouscule les certitudes.
Le Cloud, à la fois mode d’hébergement et d’utilisation des solutions, d’abord appliqué à la gestion des talents, concerne aujourd’hui tous les grands processus RH.
Toutefois, la paie est-elle un domaine fonctionnel qui se prête au mode Cloud ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre.
De la gestion des talents…à la paie
C’est aux alentours de 2005, qu’on a vu se populariser les premières solutions RH en mode SaaS (Software as a Service), terme qui laissera rapidement sa place à la dénomination, plus grand public, de Cloud.
Ce qui change la donne à l’époque ? On parle d’utilisation (location) d’un service, plutôt que de l’achat d’un progiciel. Il s’agit d’un nouveau modèle économique poussé par les éditeurs.
A l’origine, le terrain de prédilection de ces solutions se situe dans la gestion des talents au sens général : recrutement, évaluation de la performance, formation etc.
On voit apparaître bon nombre d’éditeurs américains mais aussi, français, devenus des acteurs majeurs depuis. C’est un marché encore atomisé avec des offres très spécialisées, dites « best-of-breed ».
Vers 2010, ces mêmes éditeurs commencent à compléter leur portefeuille de fonctionnalités. On parle de Suite RH. Certains éditeurs tels que Workday et SAP SuccessFactors, allant même jusqu’à proposer un outil de gestion administrative déployable dans plusieurs pays, le Core HR.
Les années 2010 sont également marquées par des grands rachats. Un des plus significatifs étant l’absorption de SuccessFactors par SAP en 2011 pour un montant de 3,4 milliards de Dollars. Le message est clair : pas question pour les éditeurs « traditionnels » (comprendre « on-premise ») de laisser se creuser l’écart avec les nouveaux entrants.
Toujours dans cette logique de suite RH et de modernisation, il n’est pas surprenant de constater que la paie n’a pas échappé à cette évolution.
On-premise Versus Cloud : le choc des modèles
Au-delà de la paie, et quel que soit le processus RH concerné, il est important de comprendre que le Cloud, est avant tout un modèle de service, une nouvelle logique qu’il est possible de résumer de la manière suivante :
Modèle on-premise
- Hébergement et maintenance en interne (ou via des prestataires)
- Solution et processus ultra personnalisés (customisation, développements spécifiques)
- Coûts de licences, d’hébergement d’infrastructure et de maintenance (souvent répartis entre plusieurs prestataires spécialisés)
Modèle Cloud
- Hébergement à distance (dans des environnements sécurisés et mutualisés, gérés par l’éditeur)
- Solution et processus les plus standardisés possibles, développés à partir des meilleures pratiques constatées (une part de développement spécifique pour chaque client, étant néanmoins possible)
- Facturation d’un service via un abonnement mensuel
Si l’on considère que bon nombre d’éditeurs ont annoncé arrêter progressivement la maintenance de leurs solutions on-premise, on constate que la tendance Cloud est plus que jamais à l’œuvre.
Quelles tendances pour la paie ?
Les études de marché semblent confirmer le phénomène d’une transition progressive vers le Cloud, notamment pour la paie :
- Les analystes prévoient une croissance du marché des solutions de paie dans le Cloud de 12% par an sur la période 2019-2021 (source : WG Reports) ;
- 54% des entreprises estiment que leurs processus de paie mériteraient d’être optimisés (source : E&Y) ;
- En 2020, 67% des infrastructures et solutions utilisées dans les entreprises sont hébergées dans le Cloud (source : E&Y) ;
- 78% des entreprises qualifient d’important ou de très important le fait de faire délivrer une paie « globale » par un prestataire unique (source : Alight | NGA HR).